Le partage des idées et des projets, la motivation, l'inspiration des uns et des autres, le sentiment que tout est possible à force de travail et de rigueur
3 Février 2016
J’ai le plaisir d’initier ce moment de démocratie participative « bottom up – top down » qui permet aux internautes de transmettre leurs questions à un décideur via ma page facebook https://www.facebook.com/mousstra1512 ! Voici les réponses de M. Sory Kaba Ambassadeur, Directeur général des Sénégalais de l’Extérieur. Je salue son ouverture d’esprit en acceptant de se soumettre à ce challenge malgré son emploi du temps chargé. Vous êtes décideurs ? n’hésitez pas à me contacter mousstra@gmail.com !
1-
Quelle relation existe-t-il entre le Fonsis et la DGSE? (et en général les fonds destinés aux SE)... A-t-on procédé au recensement des sénégalais de l'extérieur et si oui sous quel angle la DGSE coopère avec les ambassades et consulats pour leur intégration et leur bien être dans les pays d'accueil ?
[Réponse M. Sory KABA] :
Le FONSIS et la DGSE sont deux structures de l’Etat du Sénégal. La DGSE a en charge la promotion, la protection des Sénégalais de l’extérieur, entre autres, et collabore parfaitement avec le FONSIS comme le FONGIP qui servent de levier à la promotion économique des émigrés, dans le cadre de la mise en œuvre des projets d’investissement des Sénégalais de l’Extérieur (SE).
Ces structures complètent le FAISE qui a eu à financer de nombreux projets localisés sur le territoire national et à l'étranger pour les femmes qui veulent exercer des activités génératrices de revenus dans leurs pays d'accueil. Le bilan des réalisations dudit fonds fait ressortir que les bénéficiaires sont de petits exploitants qui s’activent généralement dans l’agriculture, l’aviculture et le maraichage parce que tout projet éligible dudit fonds ne peut être financé qu’à hauteur de quinze millions (15 000 000) de FCFA, au maximum. Quand les demandes vont au-delà de ce montant on saisit le FONGIP et le FONSIS.
Pour faire des SE de véritables acteurs de développement de notre pays, la DGSE a élaboré un Plan Stratégique Opérationnel (PSO) 2016-2018, dans le but d’accompagner les SE dans des projets plus structurants en conformité avec le Plan Sénégal Emergent (PSE) qui constitue dorénavant, le référentiel du Gouvernement en matière de politique économique et sociale du Sénégal. C’est dans ce cadre que la DGSE travaille avec ses partenaires techniques et financiers notamment l’ANIDA, l’ANA, le FONSIS, le FONGIP et l’APIX pour ouvrir un Bureau d’Appui aux Sénégalais de l’Extérieur (BASE) en Italie (phase pilote) durant le premier semestre de 2016, pour la promotion de l’investissement productif. Après, l’ouverture de ce bureau, la DGSE va essayer de mutualiser ce projet avec d'autres partenaires notamment l’Espagne et la France qui ont manifesté leurs désirs d’ouvrir un BASE.
Non Je suis conscient de la nécessité de procéder au recensement des SE pour avoir des données fiables c’est pour quoi la DGSE a initié un projet de recensement de nos compatriotes émigrés. Ledit projet a été soumis à l’appréciation des plus hautes Autorités. Il convient de souligner que cette action nécessite des moyens humains, matériels et financiers considérables.
2-
Peut-on avoir une visibilité sur les actions menées par cette Direction depuis sa mise en place afin de permettre une meilleure connaissance et appropriation de cet organe? A combien monte le volume des investissements des sénégalais de l'extérieur? Comment cette Direction aide-t-elle les Sénégalais de l'extérieur? Récemment un compatriote était confronté à un problème d'adduction d'eau dans son village après avoir mis en place un investissement plus ou moins lourd dans le domaine de l’élevage. Il a tapé à toutes les portes en vain. Est-ce la Direction des Sénégalais de l'extérieur intervient dans de telles situations afin de faciliter les démarches? Sinon quel est concrètement le rôle de cette Direction? ya-t-il un chevauchements d'activités avec le MAE ou bien cette Direction dépend de cette dernière (Affaires Etrangères)
[Réponse M. Sory KABA] :
La DGSE qui dépend du Ministère des Affaires et Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur (MAESE) a mené des actions concrètes sur le territoire national et international.
Des Bureaux d’Accueil d’Orientation et de Suivi des SE (BAOS) sont en train d’être ouverts dans chaque région (06 déjà ouverts : aéroport Dakar, Diourbel, Louga, Sédhiou, Tamba, Kolda), l’augmentation du budget d’investissement du FAISE pour mieux répondre aux demandes des SE, ainsi que la Caisse Aides et Secours (pour l’assistance et les rapatriements) ont permis de faire face aux nombreuses sollicitations exprimées par nos compatriotes, en matière d’assistance et de protection.
Tout Sénégalais de l’extérieur qui saisit le MAESE de manière officielle pour expliquer clairement la situation dont il est confronté, le Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur saisit à son tour son homologue qui est habilité à lui apporter un appui pour la réalisation de son projet.
3-
Excellente initiative. Quelles initiatives compte-t-il prendre (ou est-il possible de prendre) pour favoriser la création d'une Banque des Sénégalais de l'Extérieur ? Que fait-il pour assurer l'égalité des chances (et de traitement) entre tous les sénégalais de l'extérieur (sans distinction de parti) ? Le Président de la République souhaite que nos représentations diplomatiques développent la diplomatie économique. Quel est le rôle de sa Direction dans cette nouvelle orientation ?
[Réponse M. Sory KABA] :
La création d’une banque des SE est une vieille idée qui peine à voire le jour, en raison de la complexité de la question, qui m’amène à s’interroger sur sa pertinence et sa faisabilité. Si l’objectif est d’organiser les flux financiers en provenance des SE, il y a, à mon sens des outils plus efficaces et moins complexes à promouvoir. Aujourd’hui en matière de transferts d’argent le débat est plus sur la réduction des coûts des transferts et nous disposons de solutions en partenariat avec d’autres structures sur lesquelles nous travaillons. Mais en tout état de cause si le projet est porté par un groupe de SE, ils peuvent compter sur notre appui.
4-
Belle initiative Moussa Traoré. Je peux savoir la mission exacte de cette direction en terme d'accompagnement des sénégalais de l'extérieur. Quels sont les rapports entre la direction des sénégalais de l'extérieur et la Faise? Qu'est-ce qu'un entrepreneur pourrait attendre de cette direction? . Peut-on avoir un bilan chiffré des activités de cette direction ces deux dernières années? Quelles sont les orientations et les perspectives de la direction pour l'année 2016?
Critiques constructives: Je pense que cette direction pourrait prendre les devants en terme de communication pour expliquer l'état d'avancement des actions qui sont menées pour les sénégalais de l'extérieur. La plupart des sénégalais de l'extérieur sont connectés si dans leur stratégie de communication ils prennent en compte ces espaces d'échanges on aurait plus besoin d'un intermédiaire pour toutes ces questions. Même si je sais très bien que Facebook n'est pas une vie tous les décideurs surtout ceux qui gèrent la chose publique doivent utiliser cette plateforme pour se rapprocher davantage des administrés.
[Réponse M. Sory KABA] :
La Direction Générale des Sénégalais de l’Extérieur a pour mission principale la prise en charge optimale des préoccupations des Sénégalais de l’Extérieur (SE) dont elle assure efficacement la promotion et la protection. Elle s’appuie sur deux directions à savoir : la Direction de l’Appui à l’Investissement et aux Projets (DAIP) et la Direction de l’Assistance et de la Promotion des Sénégalais de l’Extérieur (DAPSE).
La DAIP est chargée d’encourager et de coordonner les initiatives visant à faciliter aux SE, l’aboutissement de leurs projets d’investissement aux Sénégal ainsi que l’accès au logement.
La DAPSE est chargée d’assurer la promotion des ressortissants sénégalais vivant à l’étranger et de leur apporter l’assistance sociale dont ils ont besoin.
Le FAISE et la DGSE sont deux structures qui sont placées sous la tutelle de Monsieur le Ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur.
Le FAISE constitue un dispositif financier de la DAIP. En effet, cette direction gère les aspects techniques du FAISE.
-De nombreuses demandes de financement et d’assistance sociale ont été satisfaites par ces deux dernières années.
- Pour se rapprocher davantage des SE, des Bureaux d’Accueil d’Orientation et de Suivi des SE ont été ouverts dans les Agences Régionales de Développement dans les régions à fort taux de migration à savoir : Diourbel, Louga, Sédhiou, Tambacounda et Kolda. La DGSE prévoit d’ouvrir d’autres BAOS au cours de l’année 2016 à Saint-Louis, Matam par exemple ect.
- la DGSE grâce à l’appui de la Plateforme d’Appui au Secteur Privé et à la Valorisation de la Diaspora Sénégalais en Italie (PLASEPRI), fruit de la coopération Sénégalo-italienne, des sessions de formation des formateurs en éducation financière ont été déroulées au Sénégal et en Italie.
La démultiplication de la formation des grands formateurs et la formation grand public a permis de toucher de nombreux migrants et les membres de familles de migrants restés au Sénégal, pour une meilleure utilisation de leurs ressources financières et surtout à orienter leurs transferts d’argent dans des investissements productifs
Les orientations et les perspectives de la DGSE sont clairement définies dans le Plan Stratégique et Opérationnel 2016-2018.
Et dans la mise en œuvre du PSO, la DGSE a élaboré trois requêtes (Projet d’aménagement de Fermes Agricoles Intégrées pour la Réinsertion des Emigrés (FAIRE), Projet de Renforcement des Capacités d’Intervention des Bureaux d’Accueil, d’Orientation et de Suivi des SE, un fonds de garantie spécialement dédié aux SE) qui seront soumis l’appréciation dudit fonds
5-
Concept intéressant et utile! Merci Moussa Traoré
Nombreuses personnes entendent parler de de cette direction des Sénégalais de l'Extérieur, mais quels sont vos objectifs?
A ma hauteur, je n'ai jamais été contactée pour une quelconque action ou simplement information des SE. Vous disposez des listes consulaires des sénégalais présents, pourquoi ne pas les mettre à profit avec de la communication directe?
Sur le plan entreprenariat, que proposez-vous pour une mise en place effective des projets des Sénégalais de l'extérieur? Les idées de développement du Sénégal sont nombreuses, mais les porteurs de projet sont souvent limités pour des causes futiles, comme manque de relais, obligation de se rendre sur place pour des démarches administratives.
En somme, les attentes des SE sont nombreuses.... Nous n'attendons que d'être poussés!
Merci.
[Réponse M. Sory KABA] :
La DGSE à travers son Plan Stratégique et Opérationnel 2016-2018 a identifié quatre programmes phares dont les objectifs sont de (d’) :
Après Paris et Madrid qui ont abrité les JPO initiées par la DGSE en collaboration avec les Consulats Généraux de Paris et Madrid, dans le cadre de la stratégie de mobilisation et d’implication des SE, je me réconforte à l’idée de poursuive cette initiative dans d’autres pays afin de recueillir les avis et suggestions de nos compatriotes, de faciliter les retrouvailles entre acteurs institutionnels et usagers, d’établir un plan de communication, entre autres.
6-
Je vis dans un pays (la suisse), depuis des années, je n'ai jamais entendu ou vu, un homme d'état, entrepreneur, décideur économique; nous conviés à une réunion ou rencontres pour connaitre nos doléances, et pourtant je suis immatriculé au niveau de notre ambassade à Genève? Certaines ambassades essaient de convier leurs compatriotes aux commémorations de leur fête nationale, j'ai jamais reçu un mail ou une lettre, je vous passe, les difficultés pour les joindre et le ton avec lequel, « ils vous parlent ».
[Réponse M. Sory KABA] :
La DGSE a adopté une démarche de proximité pour une meilleure communication avec le grand public, constitué par la Communauté des SE, afin de mieux vulgariser les initiatives en faveurs des SE. A titre d’exemple, la DGSE, en collaboration avec les Consulats Généraux de Paris et Madrid a organisé au mois décembre 2015 des Journées Portes Ouvertes (JPO) à Paris et Madrid, pour faire connaitre et valoriser ses missions ainsi que celles des services consulaires. Mais pour votre information, la DGSE reste à l’écoute de vos initiatives également, à travers lesquelles nous pouvons vous rendre visite et échanger sur les sujets qui conviennent.
7-
Est-ce qu'il existe une base de données et une banque de données des compétences de la Diaspora sénégalaise ? Comment rassurer les sénégalais de l'extérieur sur la sécurité des investissements dans le pays ? Il existe des programmes d'accompagnement des migrants dans le pays d'origine (ex de l'OFII). Comment s'articule l'intervention de la DGSE et ces différents programmes ? Comment promouvoir le tutorat entre certaines compétences identifiables dans la diaspora et de futurs porteurs de projets d'insertion (emploi, formation, création d'entreprise, volontariat, bénévolat etc...) ?
[Réponse M. Sory KABA] :
Les pays en voie de développement comme le Sénégal sont confrontés à l’insuffisance de données statistiques fiables sur la migration. La DGSE a mis en place un système de collecte d’informations en s’appuyant sur les Missions Diplomatiques et Consulaires, les Associations de SE et les points focaux désignés dans les BAOS. La base de données se construit depuis 02 ans (durée à la tête de la DGSE)
Concernant les transferts d’argent, la DGSE saisi chaque année la BCEAO et la Direction de la Monnaie et du Crédit du Ministère de l’économie pour disposer des derniers indicateurs en la matière.
Il est nécessaire de rappeler que le Gouvernement du Sénégal avait mis en œuvre un ensemble d’instruments susceptibles de faire profiter le Pays de la qualification, de l’expérience et de la compétence acquise par sa diaspora.
Parmi ces instruments, on peut citer le Programme TOKTEN, « Transfer of Knowledge Through Expatriate Nationals » avec ses partenaires.
Au terme dudit programme des efforts ont été notés dans des secteurs aussi divers que l’Enseignement Supérieur, l’Administration, la Société Civile et le Secteur Privé. Cependant, le Sénégal ne dispose pas d’une cartographie des compétences, d’une base de données fiable des Experts de la diaspora sénégalaise pour l’instant, sur lesquels nous travaillons.
La DGSE à travers la DAIP assiste aux réunions périodiques du Comité de Sélection des projets soumis à l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII). La DAIP représente la DGSE au Comité Pilotage des programmes de coopération notamment le PAISD et la PLASEPRI, entres autres. Une parfaite collaboration car le gouvernement du Sénégal est également contributeur financier dans ce dispositif. Moi-même alors que je rentrais de la France à la fin de mes études j’en ai bénéficié.
8-
Les accords bilatéraux que le Sénégal doit signer pour la sécurité sociale des migrants qui leurs donnera des droits à percevoir leurs pensions de retraite sans restriction aucune.
Ainsi que les allocutions familiales pour les enfants restés au pays et les allocations maladies pour les migrants déclarés inaptes au travail et qui voudraient élire comme lieu de résidence Sénégal.
Pour ce faire il faut que le Sénégal met sur place des commissions mixtes et provoquer des rencontres avec le pays d' accueil, quand es ce cela est-il prévu ?
[Réponse M. Sory KABA] :
Les commissions mixtes ainsi que les comités paritaires existent entre les deux pays. La prochaine doit même se réunir à Dakar. Mais déjà les accords existants entre les 02 pays dans le domaine de la protection sociale et qui remonte aux années 70, sont en train d’être revisités entre experts des 2 pays, pour que d’ici la fin du mois de mars, qu’ils fassent l’objet d’une nouvelle signature avec les intérêts des uns et des autres.
9-
Bonjour, la Tunisie organise le rapatriement des corps des tunisiens morts en France.
Quand un Sénégalais décède en France, le plus souvent nous mettons en place des cagnottes pour faire face à toutes les dépenses.
Est-ce que le Sénégal peut s'inspirer du modèle tunisien? Que réserve le Sénégal à ses
Enfants morts à l'étranger et pourtant gros contributeurs du développement de leur pays?
[Réponse M. Sory KABA] :
Durant l’année 2015 nous avons rapatrié plus de 100 compatriotes décédés à l’étranger. Mais en vérité, c’est pas ce qu’il faut faire ; il nous faut plutôt un système de mutualité et de souscription à une police d’assurance rapatriement dépouille, à l’initiative des associations de SE, avec les compagnies d’assurance, sous le contrôle de l’Etat. Les pays occidentaux sont plus nantis que nous, mais ne rapatrient que les cas d’extrême gravité (lié au terrorisme par ex), car ils sont tous couverts avant leur voyage par leurs services d’assurance.
10-
Bonjour Moussa Traore. Ma question est la suivante. Est-ce que son entité pourrait organiser un cadre de concertation dans des domaines bien ciblés, où les sénégalais de la diaspora (bénévoles) " experts" dans ces dits domaines pourraient apporter leurs apports.
Ex. Faire appel aux sénégalais ayant X années d'expériences dans le domaine l'agronomie, organiser un cercle de partage ou pourra éclore des idées de réforme et de dynamisation de ce secteur au Sénégal
[Réponse M. Sory KABA] :
en répondant à cette question je félicite Moussa pour cette belle initiative, et à travers lui tout ceux qui ont posés des questions. En effet cette démarche s’inscrit dans cette voie. Nous souhaitons mobilisés et impliqués les SE au développement du pays, voilà pourquoi nous ne cessons d’affirmer et de réaffirmer notre ouverture aux initiatives qu’ils développent.
Oui à un cadre de concertation en attendant la mise en place du Haut Conseil des SE, qui sera votre parlement.
----------------------
Moussa TRAORE
/image%2F1944016%2F20180721%2Fob_d5ad80_stat-crowdfunding.png)
/image%2F1944016%2F20160202%2Fob_605ffd_samba-sene.png)
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)